Repoussée de plusieurs mois en raison du Covid19, la 27ème édition du Fespaco démarre finalement dans quelques jours. Une édition spéciale qui va réunir à nouveau le meilleur du cinéma fait sur le continent.
Plus que 4 jours et Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, vibrera au rythme du Fespaco. La plus grande biennale des cinémas africains sur le continent, réunira du 16 au 23 octobre 2021 tout le gratin du septième art africain. Un évènement majeur qui a subi, comme plusieurs autres, les secousses du Covid19. Le Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou aurait dû se tenir en février 2021 pour respecter son calendrier habituel, mais la pandémie mondiale passant par-là, le comité d’organisation emmené par son nouveau directeur Alex Moussa Sawadogo, a décidé non pas de le reporter mais de le repousser. Un baptême du feu donc pour Alex Moussa Sawadogo dont cette 27ème édition sera la première en tant que directeur. Une tâche ardue à laquelle s’attèle ce germano-burkinabé depuis sa nomination à la tête du Fespaco le 14 octobre 2020. Il pourra compter sur sa longue expérience dans la gestion des festivals dans le monde et s’appuyer sur les acquis du Fespaco qui existe depuis 1969. Car les challenges sont grands. Parmi eux, celui de convaincre les partenaires de continuer de soutenir cette aventure et reconquérir certains partenaires qui ont quitté la barque au fil des années. Et pour bien marquer les esprits, l’équipe du festival a entreprit une opération séduction marquée par une communication progressive qui dévoile chaque jour les contours de cette édition post Covid.
Le 17 septembre dernier le comité d’organisation révélait quel serait le film d’ouverture festival. Et c’est le film Atlantique de la sénégalaise Mati Diop qui a été choisi. Un choix qui n’est pas anodin car cette année le Sénégal est le pays invité d’honneur du festival. Quoi de mieux donc pour ouvrir le festival qu’un film sénégalais qui a remporté le Grand Prix du Festival de Cannes 2019 et qui a représenté le Sénégal pour la course aux Oscars 2019 ! Les invités de marque de la cérémonie d’ouverture pourront donc plonger dans l’univers mi réel mi mystique d‘Atlantique qui aborde d’une façon singulière le drame de l’immigration des jeunes africains vers l’Europe. Dans la même veine, la sélection officielle a été dévoilée et propose près de 70 films dans plusieurs catégories. La catégorie où les yeux et les attentions seront tous portés sera bel et bien la compétition long-métrage avec de belles pépites à découvrir. On peut citer parmi ces long-métrages : La Nuit des Rois de Philippe Lacôte, The White Line de Desirée Kahikopo, This Is Not A Burial, It’s A Ressurection de Lemohang Jeremiah Mosese, Baamum Nafi de Mamadou Dia, Une histoire d’amour et de désir, de Leyla Bouzid et bien d’autres qui seront tous en course pour le précieux trophée : l’Etalon d’Or de Yennenga.
Avec une sélection aussi fournie, il est bien dommage que le festival n’ait pas axé sa communication sur ces films qui auraient davantage suscité de l’intérêt pour le festival auprès des cinéphiles. Une communication sur les bandes-annonces et les contenus de ces films aurait été un plus. Qu’à cela ne tienne, les différentes sélections sont dignes d’intérêt et le public présent ne saurait être déçu.
Qui dit sélections officielles, dit également compétitions officielles. Et toute compétition officielle nécessite forcément un jury chargé de regarder les films et de décerner des récompenses. Sur les réseaux sociaux le dévoilement des différents membres du jury se fait donc progressivement. C’est le cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako qui présidera le jury long-métrage.
De même, le comité d’organisation révèle progressivement les différents partenariats signés avec divers sponsors et autres institutions. On peut citer parmi ces partenariats, celui avec la LONAB (Loterie Nationale Burkinabé). La société de jeu burkinabé octroiera un financement à hauteur de 100 millions de FCFA (153 847 euros) au festival. Une autre aide en matériel technique d’une valeur 14 millions de FCFA est accordée au festival par l’Ambassade des Etats-Unis au Burkina Faso.
A côté des différentes projections de films, le festival sera également marqué par des masterclass dont l’une avec le cinéaste mauritanien Abderrhamane Sissako, un colloque international basé sur le thème du festival : « Cinémas d’Afrique et de la diaspora : nouveaux regards, nouveaux défis » et, innovation majeure de cette année, les ateliers Yennenga dont nous parlions dans un récent article. Ateliers Yennenga qui se composent de deux ateliers consacrés: l’un à l’accompagnement des films au stade de post-production (Yennenga Post-Production) et l’autre en une formation courte et professionnalisante aux métiers du cinéma notamment dans le domaine commercial. (Yennenga Academy).
Le programme de cette 27ème édition s’annonce donc chargé. Si pour l’heure les préparatifs sont achevés à 90% selon les dires du directeur du festival, il ne reste plus qu’à espérer que le public et les professionnels répondront présent pour que cette fête des cinémas africains donne naissance à plus de projets et de collaborations et soit plus belle que les années précédentes.
Programme complet des projections ici : Fespaco 2021 – Programme des Films
Rostand Wandja
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