Du 8 Février au 12 Février 2022 a eu lieu la seconde édition, du Festival International des Films de Femmes (FIFF) de Cotonou. Un profond moment d’échanges, de réflexions, de découvertes, d’apprentissage et de récompenses.
Initié en 2019 par l’association Ecran Bénin à travers sa directrice, Cornelia Glèlè, le FIFF de Cotonou est un rendez-vous biannuel dont l’objectif est de promouvoir, auprès de l’industrie et du grand public, la création cinématographique faite par la gente féminine. Prévu pour Septembre 2021, le festival a été reporté à cause des restrictions sanitaires liées à la pandémie de la Covid-19. Néanmoins, le comité d’organisation a su se remobiliser et proposer un événement, qui a fait la fierté du Bénin. Cette seconde édition était placée sous le thème « Regard du cinéma africain sur le pouvoir économique de la femme rurale ». De nombreuses activités étaient au programme : des projections, des speed datings professionnels, une formation en critique cinéma, une rencontre entre les femmes aspirants à une carrière dans le cinéma et l’invitée spéciale, Fatou Jupiter Touré, actrice sénégalaise et militante féministe.
« Elles ont ouverts la voie alors qu’aucune femme n’osaient s’aventurer dans le monde du cinéma »
Le FIFF a mobilisé 13 courts-métrages venus de l’ensemble du continent, réalisés par des femmes et abordant les sujets autour des droits des femmes. Ces films ont été présentés au public présent au Centre culturel Artisttik Africa. Le FIFF a également tenu à mettre à l’honneur les femmes pionnières du cinéma béninois car : « Elles ont ouverts la voie alors qu’aucune femme n’osaient s’aventurer dans le monde du cinéma » déclare Cornelia Glèlè. Il s’agit de : Laure Abgo, première femme réalisatrice béninoise, Christiane Chabi Kao, pionnière de la fiction au Bénin, Jemima Catraye, journaliste et directrice du département documentaire à ORTB ; Carole Lokossou, conteuse et actrice béninoise et Tella Kpomahou, actrice béninoise très connue pour son rôle Le Crocodile du Bostwanga (2014) de Fabrice Eboue et Lionel Steketee.
A l’issue du festival, 5 récompenses ont été décernées par le jury constitué de Sandra Adjaho, actrice béninoise et militante des Droits de l’Homme chez Amnesty International, Monique Phoba, réalisatrice belgo-congolaise, Charles Tesson, Professeur d’histoire du cinéma à la Sorbonne et Faissol Gnonlonfin, producteur béninois du film haïtien Freda (2021) de Gessica Généus.
Prix décernés
Amazone d’or, récompensant le meilleur film de fiction. Le vainqueur, cette année est Kuma ! de la réalisatrice malienne Hawa Aliou N’diaye. Ce film qui aborde la problématique de l’inceste raconte l’histoire d’Anita, excédée par les abus sexuels de son père arrache le sexe de ce dernier à coup de couteau.
Amazone documentaire, récompensant le meilleur film documentaire. Il a été attribué par le jury au film Ethereality de la rwandaise Kantarama Gahigiri.
Amazone du meilleur scénario, c’est le film de fiction La Dernière Danse de la sénégalaise Fatoumata Diallo qui est primé cette année.
Amazone du jury, qui récompense le coup de cœur du jury. Il a été attribué au documentaire ConfidentiELLES de la malgache Rosty Kolina Adriamanantsoa.
Amazone Tella Kpomahou de l’interprétation, qui prime la meilleure actrice. Elle a été remise à l’actrice Marianna Hinnouho, pour sa prestation dans le film de fiction Italè de Fleur Gloria Hessou.
Fred Mekono-Ottou (stg)
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