Les Journées Cinématographiques de Carthage débutent le 18 décembre 2020. Une édition exceptionnelle de par le contexte sanitaire actuel mais aussi de par la programmation spéciale de cette année qui marque la trente une année d’existence de ce festival.
La Covid 19 n’aura pas eu raison des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) 2020. Malgré la deuxième vague de cette pandémie qui affecte bon nombre de pays depuis quelques semaines, le comité d’organisation des JCC a décidé de maintenir le cap et de tenir cette 31 édition du 18 au 23 décembre 2020. Un acte de résistance et de résilience de l’équipe du festival qui a néanmoins dû repousser de 6 semaines la tenue du festival car il était initialement programmé entre le 7 et 12 novembre. Selon le directeur général du festival, Ridha Béhi : « Le maintien des JCC est une volonté de défendre les lieux de vie, de débats d’idées et de culture qui demeurent un des plus efficaces remparts contre l’ignorance et l’intolérance. Maintenir les JCC c’est faire le choix de la culture… un choix citoyen. »
L’édition de 2020 des JCC est donc spéciale de par le contexte social et sanitaire qui l’entoure mais surtout de par la programmation fournie de cette année. Des hommages, des avant-premières, des best of, des coups de cœurs, des cartes blanches et pas moins d’une centaine de films qui seront projetés dans 16 salles de cinéma. Une organisation gigantesque qui se fera donc entièrement en présentiel au détriment de la voie numérique choisit par bon nombre de festivals en cette période de crise sanitaire. Un parti pris qui traduit le désir pour les organisateurs de mettre le public au centre des activités et d’en attirer le grand nombre dans les salles tout en respectant les mesures barrières et de lutte contre la covid 19. « Nous avons misé sur l’humain et le présentiel, face aux modèles de nombreux festivals numériques, handicapés par le manque d’échange et de générosité… Nous préférons renforcer les mesures sanitaires quel qu’en soit le coût et garantir les droits d’auteurs, plutôt qu’investir sur une plateforme pour véhiculer nos films. » affirme le directeur artistique du festival Ibrahim Letaief.
Films en projection Avant-première durant le festival
Si la 31eme édition du plus ancien festival de cinéma en Afrique sera privée de la compétition officielle, plusieurs évènements marqueront cette édition. La cérémonie d’ouverture verra la projection de 6 courts métrages produits par le Centre National du Cinéma de l’Image tunisien (CNCI). Des courts métrages qui sont des « remake » de 6 films africains et tunisiens qui ont marqués le festival de sa création en 1966 à nos jours.
5 films seront projetés en avant-première lors du festival : L’homme qui a vendu sa peau (Tunisie) de Kaouther Ben Hania et La Nuit des Rois (cote d’ivoire) Philippe Lacôte qui ont tous les deux étés sélectionnés au Monstra de Venise, 200 mètres (Palestine) de Ameen Nayfeh, Harba (Tunisie) de Ghazi Zaghbani, Disqualifié (Tunisie) de Hamza Ouni.
Programmation générale du festival
A côté de ces avant-premières, 4 sections spéciales seront également consacrées à des films qui de par leur qualité et leur originalité auront marqués le festival depuis son existence. Il s’agit de la section best of Long-métrages, Best of Court-métrages, Coup de cœur et Tanit Tunisiens. Le public aura la possibilité de découvrir ou de redécouvrir des films comme : Un Fils (Tunisie) de Mehdi Barsaoui, Félicité (Sénégal) d’Alain Gomis, La Pirogue (Sénégal) de Moussa Touré, Teza (Ethiopie) de Haile Gerima, Samba Traoré (Burkina Faso) de Idrissa Ouédraogo, Muna Moto (Cameroun) de Dikongue Pipa, Baara (Mali) de Souleymane Cissé, C’est Eux les Chiens (Maroc) de Hicham Lasri ou encore Examen d’Etat (RDC) de Dieudo Hamadi. La liste est loin d’être terminée.
Cinéastes qui seront honorés durant le festival
Plusieurs hommages seront également rendus durant le festival. Un hommage spécial sera rendu à l’acteur égyptien Abdelaziz Makhyoun pour l’ensemble de sa carrière. Un hommage sera également rendu à 4 réalisateurs qui ont marqué par leur talent le cinéma africain : le mauritanien Med Hondo décédé en 2019 à qui on doit des films tels que Soleil ô (1967) ou en encore Sarraounia (1986), le sénégalais Djibril Diop Mambety mort en 1998 qui aura marqué le cinéma du continent avec des films comme : Touki Bouki (1973), La Petite Vendeuse de Soleil (1998), et surtout Hyènes (1992) qui sera sélectionné en compétition officielle à Cannes. Autres réalisateurs à qui il sera rendu un hommage, Salma Bacar, première réalisatrice tunisienne avec des films notables comme Fatma (1975), La danse de Feu (1994) et Abdeltif Ben Ammar réalisateur tunisien né en 1943 avec des films tels Une si simple histoire (1970), Aziza (1980), Le chant de la noria (2002).
A côté de toutes ces projections auxquelles le public pourra assister en achetant les billets en ligne sur Teskerti, l’équipe du festival a également annoncé durant la conférence de presse tenue le 8 décembre dernier, la mise en place trois projections spéciales : JCC dans les prisons, Cinema Drive-In et Ciné-Ecoles. Avec JCC dans les Prisons, le festival a entrepris depuis 2015 de faire découvrir des films aux détenus en partenariat avec le ministère de la justice. Le Cinéma Drive-In sera organisé au parking de la cité de la culture qui pourra accueillir pour l’occasion 300 voitures. Avec la section Ciné-Ecoles, 4 écoles auront la possibilité de projeter des films des étudiants en fin de formation dans leurs centres.
Le festival, ce sera également des forums et des ateliers pour le grand bonheur des cinéphiles mais aussi des cinéastes.
Plus d’infos sur JCC
Rostand Wandja
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