Wanbilé Nabie, réalisateur Burkinabé est une personne unique dans son environnement : c’est un scarifié. Sa tradition le lui a imposé comme une marque identitaire de son ethnie Bwaba. Ignorant tout de cette culture disparue qui était pourtant celles de ses aïeux, il décide de rentrer parcourir son histoire, et de trouver des réponses. Il propose ainsi un documentaire accentué par un visuel ou il agence la sculpture, les images, son histoire et celui de tout un peuple.
La réalisatrice et critique de cinéma Élise Kameni l’a rencontré pour vous.
Ayila : Pourquoi ce film «Les Scarifiés» ?
Wanbilé Nabie : Faire ce film, c’est pour parler de notre identité, de l’histoire de l’ethnie Bwaba qui avait déjà établi sa carte d’identité avant l’arrivée du colon et son papier. Et aujourd’hui cette culture tant à disparaitre car elle est dorénavant interdite.
Ayila : Comment avez-vous fait le casting de vos protagonistes ?
W.N. : J’ai écrit un scénario en partant de moi-même et ma famille ainsi que les gens qui ont vécu des moments de ma vie ensemble comme camarades d’écoles et autres…
Ayila : Comment vous y êtes pris pour écrire ce film ? Est-ce que c’était avant ou après le casting ?
W.N. : J’ai écrit le scénario après avoir eu tous les personnages dans ma tête, cela me donnait l’imagination et comment raconter l’histoire avec tel ou tel personnage.
Ayila : combien de temps a duré le tournage et était ce difficile ?
W.N. : Le tournage à durée trois semaines et ça n’a pas été difficile… tous les personnages étaient contents de donner chacun son témoignage.
Ayila : Vous alliez à la quête des réponses, et le thème est assez lié à votre Histoire, Qu’est ce qui a changé après avoir fait ce film ?
W.N. : Rien n’a changé. Par contre j’ai appris des choses liées aux scarifications. Tels qu’elles étaient une sorte de protection, les noms de certains traies, j’ai sût aussi que ma famille était responsable de la scarification avant de le transmettre aux griots.
Ayila : Votre démarche artistique de passer du visage au masque n’est sans Doute pas anodine ?
W.N. : C’est le film, j’étais dans le même cas… alors j’ai décidé d’aller à la source et d’en savoir plus.
Ayila : Votre film remet en surface la crise identitaire dont plusieurs personnes font face et l’ignorance sur certains sujets, quelles solutions pouvez-vous proposer pour palier à ça ?
W.N. : J’ai fait ce film pour parler de tous ces personnes qui font les scarifications comme identification ethnique.
Ayila : Même si le fond du sujet est indispensable, l’aspect graphique est formidable, comment avez-vous procéder pour arriver à ce résultat ?
W.N. : Je ne sais pas c’est quoi le degré de mon film, c’est aux spectateurs de me dire que le film à un résultat bien satisfaisant. Si c’est un bon résultat je suis content.
Ayila : Quel est votre sentiment à l’annonce de votre sélection aux Ecrans noirs ?
W.N. : J’étais content, je me suis dis que mon film est un bon film car sans une connaissance au Cameroun, il été sélection. Donc de par sa qualité.
Ayila : Un mot de fin ?
W.N. : Merci aux organisateurs du festival Ecrans Noirs, à tous ceux qui sont venus voir le film, à tous ces médiats qui ont parlé du film.
Une interview réalisé par Elise Kameni,
Cinéaste et critique de cinéma
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